première moitié du
classement du championnat, avec toutefois 15 points de
retard sur son adversaire du jour.
Les statistiques des matches
Marseille-Lens sont assez nettement favorables à Marseille : 21
victoires, 8 nuls et 7 défaites (donc des victoires lensoises) sur
36 matchs disputés depuis 1932. Sur les 5 dernières saisons les
résultats sont plus équilibrés : 2 victoires marseillaises, 1 nul et
2 victoires lensoises, et maintiennent un optimisme mesuré pour un
résultat positif du RC Lens.
Par une température glaciale le stade
vélodrome accueille 52.000 personnes pour ce match de gala. Un peu
plus de1000 supporters lensois ont pris place dans l'extrémité de la
tribune Ganay réservée aux visiteurs, isolés des supporters
marseillais par des filets et un no man's land d'une dizaine de
mètres dans les tribune marseillaises mitoyennes. A l'expérience cet
isolement est plutôt nécessaire vu les divers projectiles expédiés
vers la tribune lensoise par certains supporters marseillais
irascibles et violents.
Joël Muller semble être confiant dans les
chances de son équipe à Marseille, et a composé une équipe plutôt
offensive en titularisant Diouf et Sakho en attaque, Blanchard,
Pédron et Sibierski en milieu de terrain, Coly, Coulibaly, Wallemme,
Ismaël et Lachor protègent le but lensois défendu par l'inamovible
Warmuz.
Le match débute avec un peu de retard et
se déroule de façon globalement équilibré. L'équipe lensoise est en
confiance, et n'est pas impressionnée par son adversaire. Marseille,
qui joue à domicile est toutefois plus offensif et dispose d'une
belle occasion sur tête de Fernandao (12ème) sur un coup-franc de
André Luiz. A la 16ème minute Leroy s'enfonce dans les 18 mètres
lensois, et s'écroule sans donner l'impression d'en rajouter suite à
une charge épaule contre épaule de Lachor. L'arbitre, M. Bré,
n'hésite pas et siffle un pénalty, non contesté par les joueurs
lensois. Lebœuf joue les justiciers et transforme le pénalty en
force, tout en se blessant à la cuisse. Il doit être remplacé par
Ba, ancien joueur prometteur du Havre et de Bordeaux avant de partir
au Milan AC où sa progression s'est brutalement arrêtée.
1-0 pour Marseille. Lens a généralement
montré des difficultés à remonter un handicap lorsqu'il a été mené
cette saison. Mais dans la tribune lensoise on ne pense pas aux
statistiques et les supporters lensois continuent de chanter et
d'applaudir les Sang & Or avec vigueur, et soutiennent la
comparaison avec les supporters marseillais, qui ne semblent pas
dans un très bon jour.
Tout comme les marseillais, les lensois
doivent remplacer un de leurs joueurs : Ismaël se blesse dans le jeu
et doit quitter le match à la 28ème minute, remplacé par Sikora.
Coly prend place en défense centrale, et laisse le couloir droit à
Sikora.
Marseille se procure une nouvelle
occasion sur un ballon de André Luiz à destination de la tête de
Fernandao (36ème) dégagé in extremis par Coulibaly, à la limite du
jeu dangereux. Néanmoins Marseille n'arrive pas à asseoir sa
domination, et c'est Lens qui se montre dangereux à la 40ème minute,
où les lensois obtiennent un corner suite à un coup-franc de Pédron
détourné par le mur marseillais. Pédron tire le corner et Diouf
retrouve le chemin des buts en catapultant le ballon au fond des
filets malgré la présence de deux défenseurs marseillais sur leur
ligne de but.
1-1 : Lens a conjuré le mauvais sort et
réussit pour la première fois de la saison à remonter l'avance prise
par son adversaire en championnat. A noter qu'il s'agit de la
onzième passe décisive de Pédron et du onzième but lensois de la
tête cette saison. Ce sera le score à la mi-temps, prolongée de … 6
minutes, un record, suite aux blessures de Lebœuf et Ismaël, mais
aussi un interminable coup-franc accordé aux lensois à l'angle des
18 mètres, et sujet à de nombreuses discussions entre les deux
équipes.
La 2ème mi-temps verra une équipe
lensoise maître de son sujet en annihilant dès le milieu de terrain
la plupart des offensives marseillaises. Marseille se procure une
occasion dès le début de la mi-temps, par une reprise acrobatique de
Bakayoko (47ème) bien arrêtée par Warmuz. Il y aura peu d'occasions
de but par al suite, et la partie se jouera en fin de match où
Marseille marquera un but (79ème) suite à une remise de Leroy, qui
reprend un centre au second poteau de Ba, vers Bakayoko, seul aux 6
mètres face au but, qui marque facilement. Trop facilement décidera
M. Bré, qui refuse le but pour hors-jeu, avec juste raison selon les
images de la télévision, et malgré les simagrées de Bakayoko le long
du virage Nord du stade vélodrome.
Ce but refusé redonne des forces aux
lensois pour conserver le gain du match nul, qui serait déjà un bon
résultat. C'était sans compter avec la traditionnelle efficacité
lensoise. A la 82ème minute, Lens bénéficie d'un coup-franc à
l'angle gauche des 18 mètres marseillais. Sikora tire le coup franc
et Coulibaly reprend le ballon aux 6 mètres hors de portée de Runje,
le gardien marseillais.
Lens mène 2-1. Les versatiles supporters
marseillais se préoccupent plus d'injurier les supporters lensois
que de soutenir leur équipe et Lens maintient assez facilement son
avantage jusqu'au coup de sifflet final.
La victoire au stade vélodrome
n'était pas une formalité. Lens a pu ramener les trois points en
montrant à nouveau de belles qualités dans l'organisation de son jeu
et la neutralisation du jeu de son adversaire qui, combinées à son
réalisme dans la concrétisation des occasions de but -en particulier
sur les coups de pied arrêtés - lui ont permis de maîtriser le
déroulement du match sans trop de difficultés. Avec la confiance et
l'avantage psychologique que doivent procurer une avance de 8 points
au classement, Lens peut envisager sereinement l'avenir.
|