Jean-Michel Larqué et le revenant
Philippe Houy sont aux commentaires, ce qui est le gage d'entendre bon
nombre de poncifs et de préjugés footballistiques tout au long de la
soirée… au moins, on sait où l'on va !
Après la minute de silence observée en
hommage à Jean Cieselski, et après que les caméras se soient attardées sur
la banderole déployée en soutien aux joueurs, le match démarre pied au
plancher : première incursion de Moreira aux abords des seize mètres
adverses, les Bastiais ne sont pas en reste avec des mouvements vifs et
des combinaisons à trois joueurs empreintes de bons sentiments… ce match
s'annonce placé sous le signe de l'offensive !
Lorsque Penneteau boxe le cuir dans sa
propre cage, malgré un sauvetage désespéré d'un défenseur insulaire, on se
dit que la "bonne mère" est vraiment lensoise cette saison ! Les ralentis
que nous propose Kiosque sont sans appel : le ballon a bien franchi la
ligne de but… Rien de tel pour freiner les ardeurs d'un collectif corse
"remonté", à l'image d'un Vairelles mobilisateur ou d'un Ferreira par trop
agressif.
La chance souriant au leader, les
Lensois multiplient alors les attaques audacieuses, laissant venir les
Bastiais pour mieux lancer des contres assassins. Ce qui frappe une
nouvelle fois à l'écran est la sérénité affichée par le groupe lensois, le
placement impeccable des joueurs et le respect des consignes, Blanchard,
Lachor et Pedron semblant particulièrement affûtés et omniprésents.
L'on est ainsi guère surpris lorsque
l'ex-lorientais et stéphanois ajuste une superbe volée du gauche qui va se
ficher dans l'angle opposé du but de l'infortuné gardien corse, qui est
alors loin de se douter que son calvaire ne fait que commencer…
Nous sommes devenus exigeants : on en
vient presque à râler de voir "La Flèche" Moreira se faire rattraper in
extremis au terme d'une formidable échappée solitaire… Mais ce n'est que
partie remise : Daniel se reprend tout aussitôt de la meilleure des
manières, suite à une passe somptueuse de précision et de timing de
Stéphane Pedron.
Autre motif de satisfaction : celui de
voir la rage de vaincre qui anime le groupe et les buteurs lensois…
diable, ils en veulent encore !
A peine avons-nous le temps de dévorer
un morceau de pizza que déjà débute la seconde période. Les Artésiens
semblent avoir retenu les lecons des précédents matches et abordent la
seconde mi-temps comme ils avaient terminé le premier acte : conquérants
et sereins !
Cet excellent état d'esprit ne tarde
pas à se traduire au tableau d'affichage, chaque attaque "Sang et Or"
provoquant la panique au sein d'un groupe bastiais baissant les bras
progressivement (mais sûrement). Monsieur Lhermite en rajoute au spectacle
en faisant retirer le penalty de Diouf, qui ne tremble pas et se joue de
Penneteau comme à la parade. Ismaël enchaîne ensuite par une tête
puissante et placée dont il a le secret.
C'est le moment que choisissent nos
deux "amis" au micro pour ressortir leurs bons vieux préjugés, en clamant
haut et fort qu'ils n'en croient pas leurs yeux de voir des Lensois
"métamorphosés", comme pour sous-entendre que leur état naturel était la
médiocrité ! Non Messieurs, vous ne rêvez pas, les Sang et Or ont non
seulement du coeur mais aussi beaucoup de talent ! Le public un peu moins,
"Trompettino" étant encore une fois par trop audible (DRC a du boulot).
Les caméras s'attardent ensuite sur les
joueurs bastiais après chaque nouveau but lensois… on en viendrait presque
à les plaindre tellement ils font pitié, dépassés qu'ils sont par le
physique, le collectif et le mental des Racingmen.
Nous suivons alors avec un intérêt
croissant l'évolution du score en Principauté : la fin du match annonce
ainsi un SACRE AUTOMNAL qui fait chaud au coeur et
nous fait rêver à un mois de Mai enchanteur…
Yoann Lachor a vite fait de nous
ramener sur terre, en insistant sur l'ampleur exagérée du score et sur le
fait de raison garder, d'autant qu'il confirme que Lens compte jouer sur
tous les tableaux cette saison… à commencer par Monaco dès Samedi, une
équipe envers laquelle les Artésiens ont une revanche à prendre.
Le discours nous plaît, allons donc
nous coucher dans la plus absolue sérénité. Demain sera, c'est sûr, une
belle journée. |