Le RC Lens se
déplaçait au stade de l'Aube à Troyes pour rencontrer l'ESTAC :
Esperance Sportive Troyes Aube Champagne. L'ESTAC effectue une bonne
saison 2001/2002 et vient de réaliser deux bonnes performances en
championnat, en battant le PSG à domicile et Bordeaux à l'extérieur.
Malgré des résultats mitigés à domicile (3 victoires, 2 nuls et 2
défaites) ce déplacement doit être classé dans la catégorie des
matchs à risque pour le RC Lens.
Le stade de l'Aube,
pratiquement rempli à l'exception de quelques rangées en tribune
Honneur, accueille 15.000 spectateurs, parmi lesquels 1000
supporters lensois dans la tribune des visiteurs, plus quelques uns
disséminés parmi les spectateurs troyens.
Coly, en forme
remarquable ces dernières semaines, est blessé et Joël Muller doit
faire quelques modifications à son équipe : devant l'inamovible
Warmuz, il titularise en défense latérale Sikora et Lachor, aux
côtés du classique trio de défense centrale
Ismaël-Wallemme-Coulibaly, Pédron-Blanchard-Coridon constituent le
milieu de terrain, et le duo Moreira-Diouf est aligné en attaque.
Comme à son
habitude, l'équipe de Lens démarre bien le match, et domine
globalement les débats. Durant les dix premières minutes, Moreira,
Lachor et Diouf parviennent à déborder et centrer, sans danger pour
la défense troyenne. A la 12ème minute Lachor arrive à reprendre un
centre de Diouf au point de penalty, mais trop faiblement pour
inquiéter Heurtebis. Pendant ce temps Troyes n'arrive pas à
développer son jeu et le public troyen, qui s'impatiente un peu,
attend la 19ème minute pour voir un bon ballon en profondeur de
Celestini pour Goussé, qui réussit un beau tir de la ligne des 18
mètres vers la gauche du but, détourné en corner par Warmuz.
Quelques minutes
plus tard, c'est la meilleure occasion lensoise depuis le début du
match avec une tête de Diouf, qui reprend un centre de Lachor, mais
Heurtebis arrive tant que bien que mal à détourner le tir, dégagé
finalement par un défenseur troyen. Puis à la 34ème minute, c'est au
tour de Troyes de se montrer dangereux avec un bon centre en
profondeur de Rothen pour Boutal, qui rate légèrement son contrôle,
ce qui permet à Blanchard, revenu à toutes enjambées, de pousser en
corner un ballon qui était la première véritable occasion de Troyes.
Le jeu se stabilise
et les supporters lensois (et troyens aussi je pense) attendent la
mi-temps sur ce score nul, quand à la 45ème minute Lens bénéficie
d'une touche à hauteur de ses 18 mètres, Diouf récupère le ballon et
lance remarquablement Moreira en profondeur, qui prend de vitesse
les défenseurs troyens Meniri et Danjou et se présente seul face à
Heurtebis qu'il trompe d'une jolie balle piquée sur la droite du
but. Lens a encore montré un grand sens du réalisme en marquant sa
seule véritable occasion dangereuse, alors que Troyes avait raté son
occasion de but. C'est probablement ce qui fait la différence entre
le premier du championnat et un de ses valeureux poursuivants.
La mi-temps est
sifflée par l'arbitre, M. Gilles Veyssière, sur ce score de 1-0, ce
qui permettra aux supporters lensois de passer une excellente pause
en regardant les majorettes troyennes danser sous une petite pluie
fine qui a débuté avec le match et s'est amplifiée jusqu'au coup de
sifflet final.
La 2ème mi-temps va
reprendre, et on se demande si ce match va ressembler à certains
autres (Lens-Montpellier, Rennes-Lens ou Lens-Sedan) au cours
desquels Lens a pris l'avantage en 1ère mi-temps, et défendu cet
avantage en 2ème mi-temps en faisant frissonner ses supporters au
fur et à mesure que le temps passe. Les troyens reviennent bien sûr
avec des intentions offensives, et se ruent à l'attaque du but de
Warmuz. Dès les premières secondes un centre de Hamed, rentré en
première mi-temps à la place de Amzine, trouve la tête de Boutal
idéalement placé à 6 mètres du but, mais Boutal tire trop faiblement
sur Warmuz qui arrête sans difficulté. Troyes continue sa pression,
et obtient immédiatement un coup franc à 25 mètres environ des buts
pour une faute de Blanchard, auteur d'un pressing arrière un peu
agressif sur Boutal. Le coup franc est tiré par Celestini, Blanchard
se précipite pour gêner le tireur et dévie le ballon en lui donnant
de l'effet de telle façon qu'il revient dans le but lensois au ras
du poteau gauche. Warmuz plonge et touche la balle mais ne peut
empêcher le but. Tout est à refaire, Lens n'aura gardé son avantage
qu'une petite minute en seconde mi-temps.
Après l'égalisation
de Troyes, le match va s'équilibrer. Lens reprend l'offensive et se
procurera plusieurs occasions : d'abord une belle action de Coridon
à la 54ème minute qui reçoit une balle en retrait de Moreira, et
arrive à se mettre en position de tir face au but sur la ligne des
dix-huit mètres, les supporters lensois attendent le but mais le tir
passe de peu au-dessus de la transversale. A la 60ème minute Pédron
expédie un tir puissant sur coup-franc légèrement à droite du but.
Puis Daniel Moreira effectue à la 70ème minute un joli dribble
aérien sur un centre de Diouf mais sa reprise du pied gauche est
trop faible et passe à droite du but troyen. Enfin Diouf à la 73ème
minute place une tête légèrement à gauche du but sur un centre de
Lachor.
Troyes se montre
également dangereux à plusieurs reprises : tir de Goussé repoussé
par Warmuz à la 67ème minute, coup-franc de Rothen à la 72ème
minute, raté par Boutal et Warmuz, mais heureusement pour Lens le
ballon file devant le but sans être repris, et tir de Loko à la
76ème minute repoussé par Warmuz. Joël Muller effectue alors des
changements de joueurs : à la 77ème minute Traoré remplace Coridon,
qui semble être à bout de souffle, et Sakho remplace Diouf, pour
redonner du tonus en contre-attaque ? 5 minutes plus tard Alain
Perrin fait rentrer Djukic, très applaudi par le public troyen, et
Joël Muller Sibierski qui remplace Pédron. Cela nous donne 4 minutes
de jeu supplémentaire, pendant lesquelles il faut regarder sa montre
car le chronos du stade s'arrête tous à 45 minutes (comme d'ailleurs
dans presque tous les stades : ce serait bien si les chronos
pouvaient prendre en compte le temps supplémentaire). Pour une fois
les supporters lensois ne seront pas trop inquiets durant le temps
supplémentaire, et la fin du match sera sifflée sur le score nul de
1-1.
Le match nul est
équitable pour les deux équipes. La qualité du jeu produit a été
tout à fait satisfaisante, l'état d'esprit exemplaire et les
occasions de but équilibrées de part de d'autre. Le RC Lens a su
imposer son jeu et contrôler celui de son adversaire, et n'a pas
vraiment souffert durant le match. En quelques mots le RC Lens a
justifié sa place de leader au stade de l'Aube.
On ne peut pas ne
pas terminer ce compte rendu sans se demander si les sifflets d'une
partie du public lensois lors du match Lens-Sedan (sifflets qui nous
ont été aimablement reprochés en fin de match par le speaker troyen
!) auraient des conséquences sur les relations entre nos joueurs et
les supporters qui suivent leur équipe en déplacement. J'ai
personnellement ressenti un manque d'enthousiasme de nos joueurs à
venir saluer leurs supporters, comme si il fallait attendre une
décision collégiale pour que nos joueurs s'approchent de la tribune.
J'espère que ce n'est qu'une impression.
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