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 Toujours CHAUD ! | | Spectacle? Toujours!
Par R-V Date 5/4/2001
Les rencontres entre Bastia et Lens ont toujours été disputées, aussi bien sur le terrain que dans les tribunes. Tous les supporters lensois se souviennent encore du 25/04/98 et de la démonstration des Sang et Or face à Bastia (5-1). |
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Deux semaines plus tard, Lens était champion de
France, au goal-average, devant Metz
Cependant, il faut revenir en
1972 pour découvrir le premier grand rendez vous entre ces deux formations
les plus éloignées au plan géographique.
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EN 1972, LA PREMIERE
EPOPEE LENSOISE EN COUPE |
En 1972, Lens joue en 2ème division
et la Coupe de France est une bonne occasion de fidéliser le public. Mais
dès le second tour, les Artésiens tombent sur un os en Ile-de-France. Face
aux banlieusards de Montreuil, les hommes d'Arnold Sowinski ne doivent
leur salut qu'à un petit but de Bousdira lors du match d'appui (1-0). Dès
lors, Quevilly, le prochain adversaire fait figure d'épouvantail.
Mais devant cet opposant habituel en championnat, Lens se retrouve. A
Amiens, Faber et ses partenaires l'emportent par 2-0. Écartant sans
difficulté les Castelleroussins à Caen, lors du tour suivant (5-1), les
joueurs du bassin minier espèrent bien, cette fois, en découdre avec un
adversaire de renom : une D1, sinon rien.
Le souhait des
joueurs lensois n'est pas entendu : Lens reprend le chemin de la région
parisienne pour affronter Mantes-la-Ville. Victorieux à Bollaert (1-0),
les Lensois assurent leur qualification en banlieue parisienne (1-1) : les
quarts de finale sont atteints. Et, cette fois, les dieux du football
exhaussent les voeux artésiens en mettant une D1 sur la route lensoise.
Sur le papier, le Red Star peut, du reste, croire en son étoile. Mais les
Audoniens visent surtout leur maintien en championnat. Le Racing s'impose
donc logiquement à Bollaert (1-0), avant de faire admirer sa solidarité
défensive en banlieue parisienne (0-0). Lens figure enfin dans le dernier
carré. |
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BASTIA - LENS : UN MATCH ALLER
DIFFICILE |
Avant d'espérer remonter à Paris, les Lensois
croisent les doigts : il faut éviter l'Olympique de Marseille, grandissime
favori, qui vise le doublé. Pénibles vainqueurs d'Avignon en quarts de
finale, les Bastiais ont un palmarès vierge en Coupe de France. Lens y
croit. Mais Bastia et son buteur stratège Dogliani ne sont pas neuvièmes
de D1 pour rien. Sur leur pelouse fétiche de Furiani entourée de barbelés,
les joueurs à la tête de Maure sont difficiles à manoeuvrer.
Pour
tout le peuple Corse, cette Coupe de France revêt un intérêt bien
particulier. C'est l'occasion de défier sportivement les Continentaux et
de cultiver une insularité de bon aloi. Le 10 mai 1972, à Furiani, 10 000
spectateurs ont officiellement rempli les gradins. Des grillages aux
poteaux qui supportent les projecteurs, il y a des spectateurs partout.
Dans cette atmosphère hostile, les Lensois sont soumis d'entrée de jeu au
traditionnel pressing.
Un but de l'inévitable Dogliani (5eme
minute) cueille les hommes d'Arnold Sowinski à froid : pour Lens, c'est le
pire des scénarios. Que faire ? Attaquer pour égaliser et s'exposer aux
contres ou défendre à bloc afin de limiter les dégâts ? Perdus dans la
tempête qui agite leurs crânes, les Artésiens paraissent abandonnés à leur
misérable sort lorsque Félix leur plante un second but.
On craint
le pire pour André Lannoy et ses partenaires. Mais dans la plus totale
adversité, l'équipe se ressoude. Pas question de baisser les bras. A la
pause, le score n'a pas varié. Hélas, au coeur de cette seconde période,
Giordani plante un autre but. A 0-3, c'est foutu ! |
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LENS - BASTIA : UN
RETOUR DE FEU ! |
Pourtant, quatre jours
plus tard à Bollaert, 21 124 spectateurs ont pris place dans les tribunes.
L'appel lancé par Henri Trannin a été entendu. Gardant en mémoire
l'accueil qui leur avait été fait en Corse, les dirigeants lensois ont
exhorté leurs supporters à rendre la pareille aux Bastiais : à l'heure du
coup d'envoi, Bollaert s'est transformé en un Furiani bis. Les Sang et Or
se sont mis en tête d'intimider leurs adversaires : mission
réussie.
Au match aller, divers projectiles s'étaient abattus sur
le but de Dédé Lannoy. Les Lensois s'en étaient plaints auprès de
l'arbitre, sans succès. A Bollaert, Pantelic a été accueilli à coups de
pétards dans les jambes. Le portier yougoslave s'adresse alors à
l'arbitre, mais l'homme en noir n'avait rien vu.
A Bollaert, les
mouches ont changé d'âne : d'entrée, les visiteurs sont ballottés.
Dépassés, les Corses n'ont d'autres ressources que de donner des coups
pour défendre leur avantage. Cela n'empêche guère Faber de trouer la
muraille bleue (1-0, 33eme minute). Le tableau de marche est
respecté.
Les gestes d'anti-jeu insulaires redoublent. Le Racing
appuie sur l'accélérateur. Cette fois, les Bastiais sont totalement
débordés. Cinq minutes avant la pause, Casimir Zuraszek double la mise et
redonne l'espoir à tous les supporters. Les données du problème sont
simples Lens dispose de 45 minutes pour inscrire un, voire deux
buts.
Poussés par près de 25 000 furieux, les Artésiens partent à
l'abordage dès leur retour sur le terrain. Mais face à eux, le bloc
bastiais, homogène et expérimenté, n'a plus qu'un seul objectif : gagner
du temps, par tous les moyens. De son côté, l'arbitre refuse de prendre
ses responsabilités. Malgré leur débauche d'énergie, les joueurs du bassin
minier ne trouveront jamais la solution.
Score final : 2-0. La
finale se jouera sans Lens. |
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Avec l'aide du très bon
livre "La Saga des Sang et Or" de Laurent Dremiere -
Editions "La Voix du
Nord" | |
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