Des débuts prometteurs

Dans ce championnat devenu fou, Lens est parti au sprint avec une surprenante victoire à la Beaujoire sur la pelouse des futurs champions de France en rodage à l'époque.

Cette victoire était prometteuse même si les buts avaient été tardifs, Lens attendant son heure avant de placer des contres meurtriers en fin de match.

La match au Vélodrome était un véritable attaque/défense. Les Lensois, arcboutés sur la cage inviolée d'un impeccable Warmuz, subissaient les assauts répétés des Marseillais en essayant tant bien que mal de placer des contres.

Cette tactique courbisienne s'avèrait payante en début de saison face à des adversaires peu affutés. Malheureusement on connait la suite.

A domicile, face à deux promus, Lens s'imposait de justesse. Des observateurs attentifs auraient alors pu noter les premiers signes avant-coureur des maux lensois de cette saison désastreuse.

Lens partait donc bien, très bien même, mais la machine restait fragile.

Les premiers signes d'essouflement et les premières limites de la tactique de Courbis arrivèrent trop vite dans la saison.

Alors que Lens se dirigeait vers une nouvelle victoire au Parc Lescure, Bordeaux réussit à égaliser dans les arrêts de jeu, faisant perdre une victoire précieuse à nos protégés.

La preuve était faite que la défense lensoise n'était pas aussi sure qu'on voulait nous le faire croire. Face à des attaquants affutés, elle était perméable. Se replier en défense en menant seulement d'un but revenait alors à de la folie. Malheureusement, Courbis ne le comprit pas.

A domicile aussi, Lens montrait des signes inquiétant d'un manque de maîtrise de son jeu. Face à une muraille adverse, les attaquants sang et or lançaient de bien vaines attaques. Courbis n'aime pas l'attaque et ne sait pas organiser ses attaques. Le jeu commençait à devenir brouillon.

Si Lens vainquit Auxerre, c'est grâce à un but malheureux contre son camp de Magnier. Lens s'est fait peur dans ce match, faute de savoir conclure. Le gâchis pouvait alors commencer.

Le ressort se cassa réellement à Lyon qui nous donna une leçon de football. Notre défense n'était pas assez forte pour museler des attaquants de la classe de Marlet et d'Anderson.

Surtout, la victoire en fin de match de nos fougueux voisins lillois dans le derby fut le déclic malheureux qui plongea le club dans une crise dont il ne devait se relever que par de trop rares occasions dans le reste de la saison.

A 1-0 grâce à Brunel, Lens se replia en défense, se laissa endormir pour finalement se faire surprendre en fin de match par des Lillois survoltés contrastant avec de désormais bien pâles Lensois manquant visiblement de motivation.

Défaite à l'extérieur, match nul à domicile. Voilà le rythme de relégué que nous proposa alors l'équipe.La moyenne de champion des premiers match s'était transformée en moyenne de relégable. Lens s'enfonçait vers le fin fond du classement.

Absence de milieu, inefficacité de l'attaque, manque d'assurance, de cohésion, de motivation, de liant entre les lignes, défense perméable, et j'en passe. Lens perdit son jeu et son âme.

La tactique lensoise ressemblait au tristement célèbre kick and rush anglais abandonné depuis longtemps par la perfide albion. Affligeant, triste, les mots me manquent pour décrire ce spectacle qui laissait pantois les plus fidèles supporters.

Heureusement, les joueurs ont eu une bonne réaction d'orgueil avant de toucher le fond. Bastia paya les frais de cette révolte. La match se joua en quelques minutes grâce à un superbe Sakho. Pourtant les Bastiais n'avaient pas démérité mais la chance semblait nous sourire de nouveau.

A ce moment, le coaching de Courbis était vraiment impressionnant et lui permettais d'obtenir un sursis.

Certes tout n'était pas rose (Troyes, Saint Etienne) mais les joueurs montraient une plus grande motivation, une solidarité retrouvée et un grand moral. L'équipe semblait être sur la voie de la guérison, guérison qui semblait atteinte avec les trois victoires suivantes.

Malheureusement, Lens reprit très vite ses mauvaise habitudes et sombra de nouveau dans un long trou noir. L'embellie aura été de courte durée. Sans doute par excès de confiance.

Lens reprit son rythme de relégable : défaite à l'extérieur, nul ou défaite à domicile.

Cette période est également marquée par des éliminations peu glorieuses dans les deux coupes qui avaient pourtant revêtues une importance capitale pour le club puisque c'était alors le seul moyen de gagner un trophée et de se qualifier pour une coupe d'Europe.

Mis devant ses responsabilités après une nouvelle défaite honteuse face à la défense de fer lilloise, Gervais Martel se résolut à démettre de ses fonctions un Courbis impopulaire parmi les supporters réclamant le retour de Daniel Leclercq. Courbis est donc devenu le "très officiel conseiller du président" (sic), titre honorique cachant une mise au placard dorée.

Une solution interne fut choisie jusqu'à la fin de la saison. Cela semblait correspondre aux aspirations des supporters de retrouver les valeurs fortes du club. Symbole de ce retour aux sources : Brunel, Queudrue et Debève revenus dans l'équipe titulaire et véritables poumons de l'équipe.

Malheureusement, le choc psychologique n'a pas eu lieu puisque, pour la première sortie de Tournay, Lens s'inclina devant Rennes en fin de match (encore).

Pourtant, durant cette période marquée par des matchs espacés à cause des matchs européens, Lens assura le maintien avec la manière. De bons matchs nuls à l'extérieur (Sedan, Saint Etienne, Monaco), une belle victoire sur l'île de beauté, Lens assura l'essentiel. Combativité, confiance, abnégation, jeu, Lens retrouvait ses moyens.

Il est cependant utile de noter que les joueurs ont eu du mal à domicile. Sans doute avaient-ils peur d'affronter 40000 supporters rageurs après cette piètre saison. Bizarre... Cela me fait penser à la situation de Marseille où les joueurs craignent les supporters et perdent alors leurs moyens à domicile.

Malheureusement, Lens acheva la saison sur une bien mauvaise note puisque humilié par le nouveau Champion de France qui fêta à nos dépens son titre et son splendide saison.