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On en attend mieux | | Des illusions ?
Par G. Elie
Date 29/12/2000
Alors que la trêve hivernale se poursuit, continuons notre tour d'horizon lensois. Après les bilans chiffrés sur l'équipe, c'est au tour des joueurs d'être passés au crible. Un bulletin scolaire de fin d'année en deux parties.
Deuxième volet : les déconvenues. |
LES DECEPTIONS :
- Eric SIKORA semble cette année marquer le pas. Moins sûr dans ses tâches défensives, débordé en vitesse pure à plusieurs reprises, Siko n'est pas cette saison le latéral intraitable que l'on a l'habitude de voir depuis… 20 ans à Bollaert. En outre, on ne le voit quasiment plus prêter main forte à ses attaquants. Ce qui explique en partie le manque d'animation offensive sur le côté droit de l'équipe. Pas même un coup franc brossé à se mettre sous la semelle. A croire que le brassard lensois fait déjouer ceux qui le porte, comme Gus la saison dernière.
- Lamine SAKHO avait fait naître tellement d'espoirs en 1999/2000 que sa saison en demi-teinte fait office de grosse déception. Les 4 buts marqués ne masquent pas les difficultés du jeune joueur à revenir après sa blessure de début de saison : jamais à son niveau physiquement, miné par son statut de remplaçant, il n'a jamais réussi à s'imposer durablement. Aujourd'hui, il semble avoir perdu son insouciance et son culot. Temporairement on l'espère, tant est grand son talent.
LES INTERROGATIONS :
- Antoine SIBIERSKI est le joueur de l'effectif qui soulève le plus de questions et d'interrogations. A son actif ses cinq buts, dont certains donnant les trois points à l'équipe. A son passif… ces cinq buts seulement, alors que c'est l'opportunisme qui a fait sa réputation. Et plus grave encore : ses apparitions souvent fantomatiques, son positionnement incertain sur le terrain, l'impression de lenteur qu'il dégage,… A la manière d'un Djorkaeff, il ne brille que lorsqu'il marque ; dans le cas contraire, sa place de 9 ½ donne l'impression d'un joueur perdu sur le terrain. Il souffre probablement aussi d'un système Courbis qui privilégie le contre au détriment d'un jeu construit. Bref, il n'a retrouvé ni sa forme nantaise, ni le système de jeu nantais. Difficile dans ces conditions de répondre aux promesses. Mais le joueur est solide mentalement. La deuxième partie de saison devrait nous le montrer sous un autre jour.
- Esteban FUERTES n'a pas non plus réussi jusqu'à présent à confirmer les espoirs placés en lui à son arrivée. Handicapé comme Sibierski par une grave blessure, il peine pour retrouver un niveau théorique élevé, qui a fait de lui le meilleur buteur Argentin de la saison écoulée. Malgré 5 buts lui aussi, il semble parfois assez lent, et même peu à l'aise dans le dernier geste. Mais là encore, il est permis de se demander si Fuertès est bien l'homme idéal pour jouer dans le système prôné par Courbis. C'est un avant centre de surface, pas un coureur de ballons de contre. D'ailleurs, c'est avec Moreira et Sakho à ses côtés qu'il s'est le plus régalé (Lens-Monaco). Synthèse de Nouma et Drobjnak, il ne montre pour l'instant que trop rarement qu'il peut faire oublier ses illustres prédécesseurs.
- Radek BEJBL : impossible pour le moment de savoir si le Racing a fait une bonne affaire sportive en s'attachant ses services. Sa blessure l'a trop éloigné des terrains pour que l'on s'en fasse une véritable opinion. Toutefois, ses apparitions du début de saison ne l'ont pas toujours montré sous son meilleur jour. Certes combatif et ratisseur, il a aussi perdu beaucoup de ballons. Il n'est pas encore à son niveau, le vrai, celui qui fait de lui un titulaire indiscutable de la brillante sélection de République Tchèque. Alors attendons. En espérant que sa fraîcheur apporte beaucoup plus à l'équipe dans sa fin de saison. Le temps commence à presser pour lui…
LE DOUTE :
Nenad GROZDIC constitue le grand mystère de l'effectif. Comment ce joueur vedette du Vitesse Arnhem et du championnat Néerlandais peut-il soudainement se retrouver à un aussi faible niveau ? Pourquoi cet espoir du football Yougoslave ne parvient-il même pas à obtenir une place de titulaire dans l'équipe de CFA ? La confiance semble l'avoir totalement quitté. La faute à Courbis qui ne lui a jamais vraiment fait confiance ? La faute à son caractère difficile qui ne lui a pas permis de s'intégrer et de se faire accepter par ses équipiers ? Toujours est-il qu'il a réalisé son meilleur match contre Auxerre, après avoir appris qu'il était transférable au Mercato. Réaction d'orgueil pour montrer aux dirigeants qu'il a sa place dans l'équipe, ou volonté de se faire remarquer par d'autres clubs ? L'avenir nous le dira. Mais pour l'instant, le cas Grozdic s'apparente à un énorme gâchis…
En définitive, il est assez troublant de constater que la plupart des déceptions de ces deux premiers tiers de championnat sont les nouvelles et grosses recrues de la saison. Est-il si difficile de s'acclimater à l'esprit sang et or et à la vie lensoise lorsque l'on est une vedette du football ? Les Bordelais avec Pauletta, les Sedanais avec Brogno ou les Nantais avec Moldovan n'ont pas ce problème. Et on les retrouve aux premières loges…
Rappel : pour les satisfactions de l'équipe, lire le 1er volet de cette revue d'effectif (voir lien ci-dessous)
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