C'est l'une des questions qui suscite le plus d'interrogations, et c'est bien légitime. Interrogés début avril, vous étiez 31% à souhaiter un retour du Druide à la maison. Manifestement, le lien affectif n'est donc pas rompu, malgré le caractère hélas plutôt irréaliste d'un tel retour. Venaient ensuite Muller (21%), Courbis (17%), Bergues (15%) et Dupont (12%). Autant dire que pas un ne recueillait une franche unanimité. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts, et l'arrivée de Muller semble imminente. Mais de nouveau, vous avez montré cette semaine un important scepticisme : à la question « Souhaitez-vous que Joël Muller soit le futur entraîneur du RC Lens ? », vous avez répondu OUI à 46% contre 54% qui ont répondu NON. Ce qui signifie clairement que si Muller vient à Lens, il aura à lever un nombre important de doutes chez les supporters Lensois. Sa personnalité n'est pas en cause, bien au contraire, mais la réputation de ses options tactiques frileuses ne soulève guère l'enthousiasme. Un an d'ennui avec Courbis, ça va ; deux ans de suite…

Là encore le choix semble cornélien, bien que moins large. Vous avez été une légère majorité (52%) à souhaiter que Warmuz rempile encore une saison supplémentaire. Ce qu'il nous montre en cette fin de saison prouve en effet que son talent reste intact. Et puis ce serait le moyen de garder un lien humain et sportif avec les belles années lensoises. Toutefois, juste derrière Gus, arrive Chabbert, avec 37% des suffrages. Une partie importante d'entre vous souhaite manifestement tourner la page et laisser la place aux jeunes. Chabbert a du talent, et il est en effet peut être l'heure de le voir se frotter au plus haut niveau.

Grosse surprise pour ce poste stratégique : Alex Nyarko arrive assez largement en tête des suffrages, avec 44%, devant Radek Bejbel (30%). L'effet d'une alchimie entre la nostalgie de retrouver l'un des meilleurs Lensois des deux dernières saisons, et l'opportunité de recueillir un joueur actuellement en pleine impasse britannique. Mais lui-même le souhaiterait-il ? Les rapports tendus qu'il entretenait avec les autres joueurs ne plaident pas en sa faveur. L'autre résultat intéressant de ce sondage est de ne voir apparaître personne derrière le géant d'Everton et les grand blond Tchèque. Autrement dit, vous n'êtes qu'une très faible minorité (moins de 10%) à souhaiter que le club capitalise sur Blanchard et Coly, soit autant que le jeune espoir de Wasquehal Oumar Bakari. Il est des chiffres qui en disent long sur la déception provoquée par certains joueurs…

Les résultats observés sur les autres postes nous ont montré une franche tendance à la nostalgie tenace. Pas étonnant dans ces conditions que le plébiscite soit total pour Ziani : 60%. Cela fait trois saisons que les supporters espèrent presque irrationnellement le retour de celui qui avait propulsé l'équipe au firmament en 1998. Le soufflet n'est donc toujours pas retombé. Derrière Ziani pointe le jeune et prometteur Meriem, avec 27%. A noter que derrière ces deux alternatives, vous n'avez pas retenu d'autres meneurs : Lachuer, Pédron et surtout Grozdic recueillent tous les trois moins de 5% de vos suffrages.

Sur ce chapitre, vous n'avez pas montré d'hésitation : place cette fois à la jeunesse : vous avez en effet plébiscité un duo Luyindula - Diouf (40% chacun). Et c'est vrai que l'attaque Lensoise sentirait la poudre avec ces deux surdoués. Assez loin derrière vient Pierre Yves André, avec 16%. Il est toutefois intéressant d'observer qu'à la question « Quel joueur Gervais Martel ne doit absolument pas laisser partir ? », vous avez élu Esteban Fuertes (30%), devant Pierre Fanfan et Diouf de nouveau (respectivement 26% et 24%, loin devant Sibierski et Sakho…). Ce qui signifie clairement que pour vous, la future attaque Lensoise ne pourra pas se passer des talents de l'Argentin pour encadrer la fougueuse et triomphante jeunesse.

A travers vos choix, on voit se dessiner une opposition marquée entre les partisans nostalgiques de l'orthodoxie, d'une part, et les adeptes d'un certain renouveau accordant une large place à la jeunesse. Pour l'instant, les premiers restent majoritaires. Mais il faudra bien un jour tourner la page et cesser de vivre en permanence sur des souvenirs. On ne refait pas le passé. Plus facile toutefois à dire qu'à faire. Et nul doute que ce débat anime également les discussions au sein du staff du club. Mais au-delà des hommes, gardons ce qui a fonctionné par le passé: un état d'esprit sain, des valeurs de combat, un amour de l'offensive. Peu importe que ceux qui incarneront ces recettes soient jeunes ou vieux, anciens ou nouveaux : l'essentiel sera qu'ils nous gardent bien au chaud les clés de l'enthousiasme sang et or et qu'ils aient envie de nous donner du plaisir.