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 Joie ou colère ? | | La Coupe sans coeur
Par G. Elie Date 23/1/2001
Quoi de plus révélateur de l'état d'esprit d'un groupe qu'un match de Coupe ? Samedi, face à Troyes, le sérum de vérité a fait son oeuvre : comme on pouvait le craindre, cette équipe est bel est bien fade et sans caractère. |
DES SIGNES QUI NE TROMPENT PAS En début de saison, nul n'avait prêté attention à la rapide élimination des Lensois en Coupe Intertoto à l'issue de matchs ternes, bien qu'à leur portée. Banal accident de parcours, disait-on à l'époque. Peut-être aurions-nous déjà dû nous douter que cette équipe ne possédait pas un mental digne de son potentiel technique. Depuis, en championnat, nous n'arrêtons pas de nous lamenter sur cette équipe qui semble ne jouer qu'avec indifférence, le sourire aux lèvres dans la victoire comme dans la défaite. La conséquence d'un tel état d'esprit est simple et limpide : huit nuls et sept défaites en vingt-trois journées de championnat. Cette équipe ne possède pas en elle le coup de rein qui va transformer un match nul en victoire; elle ne possède pas non plus la hargne qui pourrait lui éviter les défaites stupides en fin de match (Lens a ainsi encaissé cinq buts dans les cinq dernières minutes !).
LA COUPE N'AIME PAS QU'ON LA MEPRISE Dans ce contexte, le verdict ne peut être que sans pitié lorsque se profilent les matchs au couteau de la Coupe de France. Samedi, le constat fut donc sans surprise, mais accablant : - Lens, malgré un match sans génie, parvient à mener deux fois au score… mais se fait remonter. Le deuxième but troyen est à lui seul symbolique du mal lensois : un ballon perdu par Grozdic, esseulé et sans soutien, suivi du tir dans un confort total de Djukic, car pas attaqué par des défenseurs-spectateurs. - Pire : au moment de l'épreuve des tirs au but, seulement trois Lensois se portent volontaires ! Quand la peur et le désintérêt se conjuguent, c'est toute une équipe qui manque de respect pour le club et ses résultats…
LA GRANDE LESSIVE Nous savions que cette équipe était mal née, nous la devinions sans réel talent, nous commencions à nous accommoder de l'ennuie qu'elle nous distille à longueur de match, nous découvrons en plus avec douleur qu'elle manque de caractère et fuit ses responsabilités. Lens rejoint Monaco, victime indifférente d'une volontaire équipe de Valence, emmenée par un coach à la Leclercq, l'ancien Lensois Didier Notheaux… Sans le stress d'une éventuelle relégation, avec moins d'efforts à produire pour cause d'élimination en Coupe, l'équipe donne l'impression d'attendre tranquillement la fin de saison pour s'éparpiller gaiement dans d'autres clubs. On efface tout, et on recommence.
Nous, nous ne voulons rien effacer, pour que justement ça ne recommence pas. La fin de saison avec ses onze matchs façon Coupe de France s'annonce difficile pour nos couleurs. Soutenons-les plus que jamais pour sauver l'essentiel. Ensuite, il sera temps de faire la grande lessive. A défaut des joueurs, nous attendons des dirigeants qu'ils prennent leurs responsabilités.
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