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 les pieds sur terre | | Vive la simplicité !
Par G. Elie Date 8/3/2001
Pour la première fois depuis le lancement du site, on serait presque enclin à arrêter le robinet de la critique. Plus que le point pris à Sedan, qui stoppe enfin la valse ininterrompue des zéros pointés, on retiendra la promesse d'un jeu et d'un système tactique simples, et donc enfin efficaces. |
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Qu'est-ce qui a changé subitement dans l'équipe qui a
su ramener un bon point d'un match a priori déséquilibré sur la pelouse
d'un sérieux prétendant au titre ? Pour l'ensemble de la presse, c'est le
retour de la combativité. Pourtant, l'équipe n'en a pas toujours manqué
cette saison. C'est même grâce à ces seules vertus que l'équipe, dénuée de
tout sens tactique, a pu faire illusion jusque la dégringolade de fin
décembre. « Une équipe difficile à jouer », « Des joueurs solidaires et
durs au mal » entendait-on régulièrement dans la bouche des entraîneurs
adverses. Le vrai changement est donc ailleurs. |
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VIVE LE NATUREL
! |
Il est surtout dans la mise en
place d'un vrai système de jeu, basé essentiellement sur la simplicité.
Quand tout va mal, les médecins de l'esprit proposent toujours de se
concentrer sur ce que l'on sait bien faire. C'est ce que semble avoir
proposé Georges Tournay à ses joueurs, qu'il a trouvés déboussolés par six
mois d'incohérence Courbisienne. Qu'avons-nous enfin vu à Sedan :
Queudrue, latéral de formation, jouer… latéral. Incroyable, et
inimaginable sous Courbis ! Ce qui a permis à Rool de retrouver son rôle
de prédilection dans l'entre-jeu, là où il est indéniablement le plus
efficace. Et ce n'est pas tout : Sibierski, qu'on avait laissé errant
comme une âme en peine dans un rôle étrange d'ailier gauche, a retrouvé
son poste d'animateur offensif en N° 10. Et il a comme par hasard réalisé
sa meilleure prestation de la saison, distillant en un match plus de
caviars vers l'avant que toute l'équipe n'en avait su donner en 27
journées. L'avant justement : Sakho, lui aussi replacé dans son rôle
naturel d'attaquant plein champ à la place de son ridicule positionnement
sur l'aile droite (lui, le gaucher !), a également accompli son meilleur
match de la saison.
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DEMONSTRATION PAR
l'ABSURDE |
En un match, Tournay a démontré par l'absurde
tous les défauts et les incohérences des «tactiques» étranges de Rolland
Courbis. Placer les joueurs à leur vraie place n'est pas qu'un moyen de
s'appuyer sur l'intégralité de leur talent, c'est aussi et surtout
renforcer leur confiance. D'où un jeu enfin cohérent, certes encore bien
loin du potentiel théorique de cette équipe, mais avec des vraies phases
de jeu construites, avec du mouvement, avec des passes pour remonter le
terrain. Eh oui, des passes, et plus des obus balancés dans les 22 mètres
adverses pour trouver une belle touche...
Bien entendu, il est hors
de question de s'enflammer. Ce n'est qu'un petit point pris dans la lutte
pour le maintien. Et on attend qu'il soit confirmé à domicile lors du
prochain match contre un Metz revigoré. Mais ne boudons pas les lueurs
d'espoir lorsqu'elle semblent enfin si fermement
encourageantes.
Avoir du bon sens comme s'en est toujours targué
Rolland Courbis, c'est bien. Mais savoir l'appliquer, c'est mieux. Georges
Tournay, lui, semble l'avoir compris. Il parle peu, mais il garde les
pieds sur terre. C'est plus pratique pour jouer au football. |
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Qu'en pensez-vous ? |
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