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Faut pas pousser... | | DILEMNE DE SUPPORTER
Par G. Elie
Date 19/2/2001
Après la nouvelle défaite de Lens à domicile, notre sentiment oscille entre la colère face à ce gâchis, et la crainte vis-à-vis d'une probable fin de saison très difficile. Devons-nous réagir, et comment le faire intelligemment ? La question méritait d'être posée. |
Inutile de revenir longuement sur cette quatrième défaite consécutive en championnat, la sixième toutes compétitions confondues. Ce n'est pas tant le courage qui manque à cette équipe, c'est le sens de l'initiative. Les joueurs semblent tétanisés dès-lors qu'il leur faut prendre leurs responsabilités à l'approche des dix-huit mètres adverses. Avec une équipe qui ne sait plus marquer et qui parallèlement a perdu toute sérénité et efficacité dans les tâches défensives, l'avenir s'annonce bien délicat. Avec sept matchs encore à jouer et à souffrir, dont certains contre des équipes en course pour le titre (Sedan, Nantes) ou pour le maintien (Metz, St Etienne), comment devons-nous réagir, nous supporteurs déçus et désabusés ?
POUSSER : UN DEVOIR
Certains estiment que c'est maintenant que Bollaert doit prouver qu'il reste un public exceptionnel. Pousser son équipe lorsqu'elle est en plein désarroi fait effectivement partie des devoirs de base des «vrais» supporteurs. Surtout, alors que l'équipe va jouer son maintien, il semble absolument impératif de la soutenir dans son difficile parcours de la chasse aux points. Comment en effet imaginer ne serait-ce qu'une seconde que Bollaert tourne le dos à son équipe à l'occasion du prochain match, un terrible Lens-Metz qui vaudra environ 547 points ?
Et puis autre argument de poids en faveur des « légitimistes », pensons déjà à l'avenir en général et à la saison prochaine en particulier. Imaginons que Bollaert montre une colère digne de celle de ses cousins Marseillais, quel joueur aura envie d'y venir l'an prochain risquer sa réputation et sa peau ? La tension déjà très vive aujourd'hui, amplifiée par l'attitude irresponsable de stadiers à l'affût de la banderole qui fâche, pourrait bien dégénérer à l'occasion d'une prochaine défaite. Lens, qui souffre déjà dans les négociations de transfert de son image de ville triste et froide, devra-t-elle aussi en plus y ajouter une réputation de stade sulfureux et stressant ? Faudra-t-il comme à l'OM se résigner à faire signer des joueurs de second plan, et contre leur gré ?
UN DEVOIR ? FAUT PAS POUSSER NON PLUS…
Cependant, les supporteurs Lensois ne doivent surtout pas passer pour des bénis oui-oui, des gentils moutons et des adorateurs de la soupe tiède et sucrée que nous sert le club, habilement relayée par Louisette et sa cour. Toute cette saison n'aura été qu'un immense gâchis sportif, technique, tactique, et humain. Ce qui ne représente que 20% de la vie du RC Lens, selon son Président, confine à l'abîme intersidéral. Bollaert est désabusé, résigné, frustré et honteux parce qu'on lui avait promis une belle équipe, du spectacle et des résultats. Alors on a le droit, et même le devoir, de montrer son mécontentement envers tous ceux qui au Club ont les yeux plus grands que le ventre, et dont l'ambition inconsidérée les rend sourds à toute réalité du terrain. Vouloir un grand club, c'est bien. Mais un grand club se construit d'abord avec des résultats sportifs.
Alors que faire ? Continuer à soutenir l'équipe, bien qu'elle ne le mérite pas, pour ne pas risquer de favoriser le grand plongeon ? Montrer au contraire que Bollaert en a assez d'être considéré comme une armée de pigeons qui arborent confusément ses écharpes au moindre froncement de sourcils de Gervais Martel ? Le dilemme est grand. La solution pourrait être entre les deux : épargner la dimension sportive, mais pas les fameux 80% restant. Boycotter Sensass'Friture ? Inconcevable. Boycotter plutôt la boutique ? Voilà un joli symbole...
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