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 ROGER LEMERRE | | La force discrète
Par R-V Date 22/3/2001
La France poursuit son tour du monde de matches amicaux en recevant le 24/03/01 le Japon au Stade de France. Tous les supporters de Lens connaissent-ils le coach de cette équipe, qui a pris la suite d'Aimé Jacquet et réussi dans la foulée à remporter l'Euro 2000 de fort belle manière ? |
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Partons à la
rencontre de Roger Lemerre, le
discret. |
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ROGER LEMERRE : LA FORCE
DISCRETE ! |
Né
en 1941, Roger Lemerre a successivement joué, entre 1961 et 1973, à Sedan,
Nantes et Nancy. C'est au Racing club de Lens qu'il accomplit ses deux
dernières saisons de joueur (1973-1975), sous la direction d'Arnold
Sowinski.
En 1975, il devint entraîneur du Red Star. En juin 1978,
Lens étant descendu en D2, les dirigeant de l'époque du Racing firent
appel à Roger Lemerre pour entraîner l'équipe avec la mission de faire
remonter le club en D1.
La D2 comportait alors deux groupes. Le
premier de chaque groupe montait directement en division supérieure et les
deuxièmes étaient appelés à se rencontrer en deux matches de barrage : le
vainqueur de confrontation devait ensuite disputer deux autres matches de
barrage contre un club de D1.
Dans son effectif, Lens comptait
d'excellents joueurs (dont Daniel Leclercq) et on pouvait penser qu'il
terminerait facilement à la première place de son groupe. En fait, il ne
se classa que deuxième derrière Brest. Les Lensois durent affronter les
barrages. Lens s'imposa facilement face à Avignon (D2). Restait à jouer le
barrage contre le Paris F.C. (D1). Le match aller se déroula dans un
Parc des Princes presque vide puisqu'il n'y avait que 4 000 spectateurs
(dont 2 000 Lensois) et il se termina sur le score de 0 à 0. Au match
retour, le 14 juin 1979, il y avait 33 896 spectateurs à Lens (et très peu
de Parisiens). A la fin des prolongations, le score était toujours de 0 à
0. Il fallut donc passer aux tirs au but. Cette séance de tirs au but
était vraiment dramatique : si le Racing était battu, il restait en D2, il
verrait ses meilleurs joueurs partir dans des équipes de D1 et le
purgatoire en D2 aurait duré de nombreuses saisons avant de retrouver
l'élite... Lens l'emporta par 3 tirs au but à 0. Les trois premiers
joueurs Lensois réussirent leur tir. Le gardien du Racing, Francis
Hédoire, arrêta les deux premiers tirs parisiens et le troisième tireur du
Paris F.C. tira à côté du but...
A l'issue du match, la foule
envahit la pelouse et fit un triomphe aux joueurs victorieux. Elle aurait
certainement voulu associer Roger Lemerre à ce triomphe. Mais Roger
Lemerre s'était déjà éclipsé. Certes, il était heureux d'avoir rempli la
mission qu'on lui avait confiée, mais il était très ému et avait le cœur
gros, car il savait que cette mission était terminée et que les liens
qu'il avait tissés depuis quelques mois avec le club et les joueurs
allaient se rompre. Alors, dès la fin du match, il avait regagné seul les
vestiaires et avait discrètement quitté le stade...
Le Roger
Lemerre de cette époque n'était pas tellement différent de celui
d'aujourd'hui. C'est quelqu'un qui ressent intensément ce qu'il vit, mais
qui, très pudique, ne manifeste guère ses sentiments. C'est quelqu'un qui
aime rester dans l'ombre, qui se livre peu aux médias.
Après cette
saison passée à Lens, Roger Lemerre entraîna successivement le Paris F.C.,
Strasbourg, Tunis et, pour la deuxième fois, le Red Star. En 1986, Il fut
nommé à la Direction Technique Nationale (DTN) ou il devint le responsable
de l'équipe de France militaire qu'il conduisit au titre mondial en
1995.
Une troisième fois, la route de Roger Lemerre croisa celle
du Racing Club de Lens. La saison 1996-1997 avait démarré en trombe pour
les Lensois. A l'issue de la 4ème journée, Lens était seul leader du
championnat avec quatre victoires (12 pts). Mais, ensuite, il s'enfonça
progressivement dans le classement :au soir de la 12ème journée, il ne
totalisait que 15 points et occupait la 14ème place (sur 20 clubs). Et, de
la 21ème à la 28ème journée, il ne quitta jamais les places de 15ème , ou
de 16ème se retrouvant à cinq points seulement du premier relégable.
Gervais Martel mit alors fin au contrat de l'entraîneur Slavo Muslin et,
se souvenant de ce que Roger Lemerre avait fait pour le R.C.L. dix huit
ans plus tôt, il lui demanda de se mettre en congé de la DTN pendant deux
mois et demi et de venir, pour les dix derniers matches de la saison,
entraîner l'équipe de Lens afin de sauver sa place en D1.
Lors de
cette nouvelle "ère" Roger Lemerre, le R.C.L. connut encore trois
défaites, mais il assura largement son maintien en D 1 grâce à quatre
victoires et à trois matches nuls: au classement final il terminait à la
13ème place, à dix points du premier relégable.
Comme prévu, Roger
Lemerre reprit aussitôt sa place à la DTN et il fut alors nommé adjoint
d'Aimé Jacquet, entraîneur de l'équipe de France : c'est ainsi qu'il
collabora à la victoire de la France en Coupe du Monde en juillet 1998. Il
succéda ensuite à Aimé Jacquet comme sélectionneur national et tout le
monde sait qu'il vient d'amener l'équipe de France à remporter, pour la
deuxième fois, la coupe d'Europe des Nations (I'Euro 2000).
Roger
Lemerre a joué, par deux fois, un rôle capital dans l'histoire du R.C.L.
Une première fois, en 1979, en faisant remonter le club en D 1 en une
saison. Et une seconde fois, en 1997, en aidant le Racing à ne pas
descendre en D Il et en insufflant à l'équipe une dynamique qui, sous la
direction de Daniel Leclercq (adjoint de Roger Lemerre pendant la fin de
saison 96-97), se poursuivit la saison suivante et permit au R.C.L.
d'obtenir en 1998, pour la première fois de son histoire, le titre de
champion de France. |
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