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 Valeurs en danger ? | | L'An neuf et l'ennui
Par G. Elie Date 10/1/2001
2001 a démarré par une large victoire sur Nîmes en Coupe de la Ligue. Au-delà de la qualification, ce match a mis en exergue tout ce qui nous fait grincer des dents cette saison. On s'ennuie à Bollaert et Bollaert nous ennuie… |
ON S'ENNUIE A BOLLAERT Il est des 4-0 bien plus réjouissants que celui acquis contre Nîmes. Celui-ci nous rappelle étrangement celui de la victoire sur Bastia en novembre dernier : même score, même domination ennuyeuse, mêmes frayeurs, et même scénario final haletant. Cette année à Lens, même les victoires fleuves nous laissent un goût d'inachevé, une gêne, l'amertume d'un score presque volé. La trêve, pensait-on bien naïvement, allait faire réfléchir les nôtres : leur faire prendre conscience de leurs atouts naturels et de leurs qualités de footballeurs. Les échos des premiers entraînements de 2001 étaient bons, avec le retour d'une forte dynamique dans le groupe et l'absence de blessés. Et les déclarations des cadres de l'équipe et de leur entraîneur nous annonçaient que cette fois-ci, on allait voir ce qu'on allait voir… Et qu'est-ce que l'on a vu : la même équipe banale, triste et sans allant offensif que celle qui nous a tant ennuyé et agacé depuis le début de saison. Pas de lien entre les lignes, un jeu excessivement latéral, et pas de solutions offertes au porteur du ballon. Plus grave encore : on a remarqué une fois de plus l'absence d'envie visible chez les joueurs de secouer le cocotier, de se révolter. Jouer mal ne les gêne pas plus que ça. Même la défaite ne semble pas les perturber : les observateurs des matchs du RC Lens à l'extérieur se déclarent ainsi choqués par l'indifférence des joueurs rentrant aux vestiaires après une défaite (et c'est arrivé sept fois en 11 déplacements cette saison…).
Des matchs bien plus difficiles que celui contre Nîmes attendent l'équipe ces prochains jours. On éprouve des difficultés à imaginer que Lens 2001 puisse subitement retrouver la flamme de ses devancières et renouveler une fois de plus le miracle de la fin de saison en trombe. Il faudrait pour cela que l'équipe montre qu'elle a du caractère. En a-t-elle vraiment ?
BOLLAERT NOUS ENNUIE Autre sujet d'agacement cette saison, qui a trouvé une caisse de résonance particulière lors de ce Lens-Nîmes : l'attitude d'une partie du public. Bollaert commence à ressembler à un stade comme un autre. Les encouragements se font discrets, au profit des insultes aux adversaires ; les passes ratées sont sifflées et les tirs non-cadrés sont moqués ; le kop n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été, et les chants ont perdu toute spontanéité. Bref, le public de Bollaert s'est banalisé : il n'inspire plus la crainte aux équipes adverses, il ne pousse plus les siens, et il ne véhicule plus ses valeurs festives et conviviales. On vient aujourd'hui à Bollaert comme on vient au spectacle : un beau match est jugé logique, une défaite est sifflée. Mais le football n'est pas un spectacle, c'est un sport. Bollaert n'est pas une salle de concert, c'est un stade. Banalités ? Pas sûr…
L'année 2001 serait-elle d'ores-et-déjà placée sous le signe de l'ennui ? On aurait aimé ouvrir le site passionrclens.net avec une chronique plus enthousiaste et positive. C'est toutefois aussi notre rôle d'être vigilant. Lorsque les racines et les valeurs du club nous paraîtront en danger, nous le dirons. C'est le cas aujourd'hui. Indifférence sur le terrain, malaise dans les tribunes : équipe et supporteurs font aujourd'hui cause commune dans une certaine médiocrité. La suite de la saison va être un formidable révélateur de ce que joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters vont vouloir faire de l'avenir.
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