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 Médaille d'Or | | UNE EQUIPE EN OR
Par Elie Date 25/2/2002
A Montpellier, les Lensois ont fait beaucoup plus qu'un nouveau pas vers le bonheur. Dans le contexte si sulfureux qui gangrène la D1, ils réussissent en effet à rendre leur statut de leader crédible aux yeux des vrais amateurs de foot. Retour sur des stats, des hommes et un esprit vraiment en Or. |
QUELQUES STATS EN OR
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En reprenant sa marche en avant, Lens a renoué avec sa bonne vieille habitude de la saison :
celle des victoires à l'extérieur. Huit matchs gagnés hors de Bollaert sur treize joués,
c'est -n'ayons pas peur des mots comme les journalistes parisiens- absolument exceptionnel. Rappelons
pour mémoire et avec gourmandise que les Nantais avaient l'année dernière empoché le titre avec neuf victoires à l'extérieur,
devant... Lyon et ses sept victoires hors de Gerland.
C'est surtout avec cet explosif bilan extérieur que les Sang et Or font le trou aujourd'hui avec leurs
poursuivants: derrière Lens et ses huit victoires pointe Auxerre, avec " seulement " cinq réussites hors de
ses bases. Et puis il y a cet étonnant autre chiffre : Lyon, le dauphin arrogant si sûr de sa destinée
de champion 2002, vient de subir sa septième défaite à l'extérieur en quatorze matchs joués.
Un match disputé en dehors de Gerland sur deux est perdu par les Lyonnais ! De leur côté et sans le crier sur
toutes les ondes, Auxerre et Lens, avec seulement trois défaites, sont
beaucoup plus proches du parcours d'un champion que les protégés d'Aulas
(rappelons également que Nantes a remporté l'exercice 2001 avec... huit
défaites !).
Mais après tout, cher Monsieur Aulas, il n'y a rien d'illogique à ce qu'un comportement de mauvais joueur
débouche... sur des défaites.
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DES HOMMES-CLE EN OR |
On connait trop la force du collectif Sang et Or cette saison pour tenter de faire ressortir
quelques individualités. N'empêche: la victoire à la Mosson de samedi renoue également avec l'incontestable
réussite du baromètre de l'équipe, son axe gagnant, sa colonne vertébrale en or : Blanchard-Pédron-Corridon.
Lorsque ces trois là sont en forme, c'est l'assurance d'un gros résultat. Blessés ou malades
lors des deux derniers matchs, ils n'avaient pas pu apporter le supplément
d'âme qui transforme l'équipe de moyenne en irrésistible. Il sont revenus
en pleine possession de leurs moyens à Montpellier, et le résultat ne
s'est pas fait attendre...
A ces trois-là, on peut ajouter une doublette " d'harceleurs en chef ", Moreira-Diouf. Ces deux-là ont
un tel talent offensif qu'on oublie de voir le rôle fondamental qu'ils ont pris dans la réussite du pressing
Sang et Or. Ils n'ont de cesse de créer un sentiment permanent d'insécurité dans les défenses adverses, pressées qu'elles sont de vite dégager des ballons de
relance qui leur brûlent les pieds.
Et puis il y en a un dernier, dont nous reparlerons forcément, qui sera pour beaucoup dans le décompte en or
du RC Lens à la fin de saison : c'est Warmuz. Comme samedi à Montpellier, il aura
été décisif dans chaque match, palliant impeccablement les très rares trous de sa défense de fer.
N'oublions pas que Lens a remporté cette saison onze victoires par un seul but d'écart, et a fait sept fois
match nul. Sans un Gus aussi décisif, ce n'est pas 40 points que ces dix-huit matchs serrés nous auraient rapportés, mais
beaucoup moins...
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UN ESPRIT EN OR |
Le contraste est de plus en plus frappant, et on est quand même bien étonné que ça ne frappe pas plus
les rédactions sportives nationales : Lens est la seule équipe de tête depuis le début de saison
à ne faire aucune esclandre, à ne pas critiquer les arbitres, à ne pas faire pression, bref à ne pas se
comporter en (très) mauvais joueur.
Prenons en exemple ce dernier match à Montpellier : l'arbitre expulse Coly alors qu'il ne lui avait pas
clairement signifié que c'était lui qui avait été averti la première fois (tout le monde pensait qu'il
s'agissait de Bak, y compris l'intéressé), ce qui contraint donc Lens à jouer à dix pendant une heure, distribue
pas moins de six cartons jaunes (dont celui très contestable de Diouf), et ne veut pas voir le pourtant
très flagrant smash de volleyeur de Bamogo sur le but Montpelliérain, à deux mètres de ses yeux...
Voilà qui à n'en pas douter aurait déclenché des tornades de délires paranoïaques chez Aulas, un torrent
d'insultes et de vulgarité chez Fernandez, une fureur muette mais violente de Vahid,
des allusions perfides chez Guy Roux ou encore des petites phrases démago chez Tapie...
Oui, mais à Lens on sait se comporter en sportifs respectueux. Muller et Warmuz sont restés sereins
malgré l'agacement, refusant de commenter ces décisions étonnantes.
Chapeau à eux, cela nous rend encore plus fiers de notre équipe.
Nul doute que le petit monde des supporters de France n'a pas à ce sujet la même cécité que les journalistes
nationaux, coupables une fois de plus de ne pas dénoncer ces comportements lamentables de
dirigeants ou d'éducateurs. On aimerait par exemple que Vincent Hardy se déchaîne chez Téléfoot aussi violemment contre ces attitudes
antisportives récurrentes que contre le tir raté de Barbosa, qui n'est
qu'une péripétie technique de footballeur (qui peut se targuer de n'avoir
jamais raté un penalty ? Personne, pas même Platini ou Maradonna)...
Pourquoi pas un mot sur le but scandaleux des Auxerrois face aux Nantais ?
Pourquoi personne ne relève que Santini a refusé de serrer la main de son
homologue Sochalien ? Pourquoi s'est-on contenté de rire des propos
orduriers de Luis Fernandez après OL-PSG, chacun y voyant juste une
illustration de la " gouaille " si amusante du Titi de Vénissieux.
Etc…etc…
A l'heure où, pour reprendre les propos des Nantais*, il semble se passer des choses bizarres dans
cette fin de championnat, le parcours lensois apparaît donc d'autant plus formidable,
tant sportivement que moralement.
On aimerait que cela soit dit plus fort et plus souvent,
mais après tout, l'essentiel est bien d'être respecté par ceux pour qui le sens des
mots valeurs, humilité et sportivité ont encore un sens.
*Olivier Quint, dans Le Parisien du 25/02: " En ce moment, après la main de Rouvière,
les propos d'Aulas avant la venue du PSG, il y a pas mal de choses qui se passent dans le foot...
Il y en a ras le bol. J'ai eu mes potes de Sedan, ils m'ont parlé d'un penalty douteux à Paris.
C'est un peu bizarre, non, après la polémique que l'on connaît ? Est-ce que certains matchs sont
truqués ? Arrangés, peut-être... "
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Et vous, qu'en pensez-vous ? |
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