Créé en 1901 par d'anciens étudiants, le Stade
Rennais Football Club n'aura que très peu brillé pendant son siècle
d'existence. Cependant, le club possède deux trophées dans sa vitrine :
deux coupes de France gagnées en 65 et en 71 contre Sedan et Lyon. Pour
être concis, l'histoire du Stade Rennais ne commencera qu'à la fin des
années 90 à l'arrivée de son mécène : Francois
Pinault.
Possédant un des centres de formation
les plus productifs de France, Rennes s'appuiera presque exclusivement sur
ses jeunes pour devenir une équipe naviguant constamment entre la D1 et la
D2. Puisque les résultats alternent entre le mauvais et le moins bon,
c'est évidemment la valse des entraîneurs. Se succèderont à ce poste :
Michel Le Millénaire, Yves Colleu, Guy David puis Paul Le Guen. Cependant,
les jeunes, eux, s'en sortent bien si on fait le compte de ceux qui
viennent de Rennes, ou qui y sont passés : Mickael Sylvestre, Sylvain
Wiltord, David Sommeil, Shabani Nonda et le plus "gueule noire" des
Sénégalais, El-Hadji Diouf.
Mais ça, c'était avant le coup de folie
de M. Pinault. En 99, le patron de Pinault-Printemps-La Redoute décide de
donner un gros coup de pouce à l'équipe qu'il suit depuis toujours. Il
casse donc sa tirelire et va chercher en Amérique du Sud, pas moins de
cinq joueurs pour faire danser la samba aux Bretons : Le défenseur César,
le milieu Vander et les attaquants Fabiano, Turdo et Lucas. Les deux
derniers coûteront la bagatelle de 80 MF et 140 MF ! A ceux-là
s'ajouteront des milieux Francais de qualités : Olivier Echouafni et
Philippe Delaye ainsi que, dans les buts, le champion du monde Bernard
Lama.
Malheureusement, les Brésiliens
s'adaptent mal à la bruine Bretonne et Rennes, péniblement, ne décrochera
qu'une malheureuse place en intertoto. Du coup, Fabiano se retrouve prêté
au Brésil (ou il marque but sur but), Vander est porté disparu et Turdo
est éloigné de l'équipe même s'il est resté au club. Il n'y a que César et
Lucas qui tirent leur épingle du jeu. Normal, 140 MF, c'est un placement
qu'il faut amortir...
Puisque Le Guen n'est qu'entraîneur et,
donc, n'a pas su faire fructifier les investissements de Francois Pinault,
il est poliment remercié et remplacé par le tacticien Lorientais Christian
Gourcuff. Attention, un Breton pouvant en cacher un autre, c'est le
Nantais Olivier Monterrubio qui rejoint le Stade Rennais pour un montant
avoisinant 25 MF.
Comme l'année précédente, Rennes 2001
fait peur, surtout que le club laminera, en intertoto, son adversaire
Tchèque sur le score de 5-0. Malheureusement, comme l'année précédente,
les résultats ne suivront pas. Eliminé de la compétition Européenne au
tour suivant, ils subiront un humiliant 5-0 à domicile contre Auxerre lors
de la première journée de championnat, suivi d'un 4-3 contre le promu
Sochaux.
Seulement, il ne faut pas vendre la
peau du Breton avant de l'avoir vu descendre en D2, car, au plus profond
du trou, Rennes trouvera les ressources pour battre Monaco (3-0) et
Bordeaux (1-0). Puis, au mieux de sa forme, le SRFC ira se faire laminer à
Paris (3-0) puis plus tard à Lyon (4-0) pour enfin créer la surprise en
allant battre Bastia sur son terrain (2-1) !
Cerise sur le gâteau de l'illogique :
la composition du stade Rennais est un 4-1-4-1 (?) ! L'équipe joue selon
les base de Gourcuff : un jeu vif et animé composé sur de nombreux
déplacements latéraux. Contrairement à l'inimitable jeu de Nantes, celui
de Rennes comporte beaucoup plus d'individualités et est beaucoup moins
porté sur l'attaque. On se méfiera plus particulièrement du pied gauche de
Monterrubio, auteur de 5 buts, déjà, cette saison, de la technique de
Lucas et du physique de Diatta, le compatriote de Sarr, Coly et Diouf.
Puisqu'il est très difficile de prévoir
les réactions de Rennes, ce sera à Lens de s'imposer et de faire le jeu.
Cependant, après Nantes et Lorient, pourquoi ne pas imaginer la passe de
trois ? |