- L'âge de Jean Guy Wallemme est un faux prétexte. A 34 ans, on est encore capable d'être un excellent libéro. Qui, à part Courbis, oserait reprocher les 36 ans de Laurent Blanc ? Qui prétendra du côté de la Gironde que Roche, 34 ans, a été dépassé cette saison ? Qui pourrait faire la fine bouche devant les papys de Valence (Canizares 30 ans, Angloma 36, Carboni 35, Djukic 34), finalistes deux ans de suite de la Champion's League ? Autre grand d'Europe cette saison : le jeunot Mac Allister à Liverpool (36 ans). Et enfin, je ne connais pas beaucoup d'attaquants de Premier League qui se réjouissent à l'idée de se coltiner sur le dos la juvénile défense d'Arsenal (Adams 36 ans - Keown 35 - Dixon 37 - Seaman 38). Et moi-même, à 36 ans, je me sens encore en pleine forme.

- Revenons un instant (pas plus, promis) sur cette vilaine saison qui vient enfin de se terminer. Quels ont été les rares joueurs à être épargnés par les critiques, ne serait-ce qu'au niveau de l'état d'esprit ? Je n'en vois que trois : Warmuz (31 ans, 300 matchs de D1), Sikora (33 ans, 400 matchs) et Debève (31 ans, 350 matchs). Dans cette logique, l'arrivée d'un joueur de 34 ans et 380 matchs de D1 au compteur est la garantie d'un excellent rendement.

- Et puis Jean Guy n'a jamais triché. Il y a encore un mois à Saint Etienne, alors convalescent, il avait demandé à jouer en CFA2. Alors s'il estime être capable de jouer à son meilleur niveau encore au moins une saison, il n'y a aucune raison, mais alors vraiment aucune, de ne pas le croire.

- Si la force de l'âge n'est pas tout-à-fait physique, elle est au moins mentale. S'il y a bien un domaine dans lequel Wallemme compte peu de concurrents en France, c'est bien celui de son état d'esprit : combatif dans le jeu, il est surtout un vrai aboyeur de terrain et de vestiaire. Avec le soutien des ses amis forts en voix Muller et Bergues, Wallemme pourrait bien faire passer de sales moments aux joueurs qui ne veulent pas faire l'effort de comprendre les valeurs maison. Après deux saisons de repos, les murs de Bollaert pourraient bien se mettre à trembler de nouveau. Et les travées des tribunes d'en trépigner de bonheur...

- Jean Guy n'est pas que le sévère cerbère des valeurs. C'est aussi un modèle d'humilité, et un formidable catalyseur des énergies collectives. Tout son talent est de savoir créer un vrai liant entre les joueurs, sur le terrain, mais aussi en dehors. Il sait faire passer le message du collectif tout en se fondant dedans. C'est aussi pour cela qu'il est écouté lorsqu'il doit élever la voix.

Le liant, la force collective : c'est encore un domaine dans lequel Lens avait indiscutablement failli cette saison.

- Sa présence dans l'effectif devrait apporter un vrai plus à la prochaine équipe : l'intégration des nouveaux. Qui mieux que Wallemme en effet pouvait aider à faciliter l'adaptation des deux (en attendant mieux ?) ex-Verts, Pédron et Sarr ? Comme on compte beaucoup sur eux rapidement, la présence de Jean Guy à leurs côtés devrait favoriser leur adaptation sportive et humaine chez les Sang et Or.

- Autre atout : puisque le club a décidé de miser aussi sur la jeunesse en faisant signer des contrats pro aux jeunes et talentueuses pousses lensoises, l'expérience et le charisme de Wallemme ne pourront être que bénéfiques pour éviter les gonflages de cheville ou de tête, spécialité devenue courante aujourd'hui chez les jeunes footballeurs.

- Et puis Jean Guy, qui était l'oreille privilégiée de Leclercq, pourrait bien être aussi celui qui va permettre à Muller de se glisser facilement dans la maison lensoise.

Depuis deux ans, Lens ne sait plus intégrer ses nouveaux (Fuertes, Grozdic, Sibierski, Dacourt, Collet, Courbis pour ne citer qu'eux). Voilà qui pourrait là aussi changer beaucoup de choses.

Donc résumons-nous : avec la seule arrivée de Wallemme, c'est la quasi-garantie de retrouver ce qui nous a le plus fait défaut ces deux dernières saisons : l'envie, la motivation, le respect des valeurs, le ciment collectif, l'intégration des nouveaux.

Et en paquet cadeau, on y gagne non seulement l'assurance d'enrichir à court terme le staff technique du club d'un homme compétent, mais en plus et surtout un type bien sous tous rapports.

Nous, Wallemme, on aime !