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Quelle décision ? | | La poudre aux yeux
Par G. Elie
Date 9/2/2001
Il est toujours difficile de crier victoire après une lamentable série de défaites. Pourtant, on a assez exigé le départ de Courbis pour ne pas se satisfaire de la décision qui a été prise.
Hélas, quelque chose nous fait dire que cet épisode ne pourrait bien être que de la poudre aux yeux.
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SURTOUT PAS DE REGRET !
Mettons immédiatement les choses au point : Courbis n'est pas déjà parti que déjà des voix s'élèvent pour le regretter et pour estimer que seuls les joueurs sont responsables du niveau déliquescent des performances actuelles du club. A ceux-là, disons le tout net : Courbis est responsable. Responsable d'avoir dès les premiers matchs de la saison proposé un jeu sans aucune cohérence tactique à son équipe ; responsable d'avoir toujours voulu faire jouer son équipe contre nature -et même contre culture- un jeu résolument défensif ; responsable de dire tout et son contraire en toute impunité ; responsable surtout de ne pas prendre ses responsabilités en accusant les seuls joueurs de tous les maux actuels.
C'est vrai que les joueurs sont aujourd'hui sans vie et indifférents sur le terrain. Mais qui leur a cassé leur envie, qui les fait jouer à des postes qui ne sont pas les leurs, qui leur fait changer de système de jeu quatre fois dans une même rencontre ? Il y a de quoi en déboussoler plus d'un, y compris les meilleurs. Sibierski vient ainsi de découvrir depuis trois matchs qu'il était ailier gauche ; et Sakho, pur gaucher, a été surpris d'apprendre que sa vocation était de rester sur l'aile droite. Quel gâchis…
ATTENTION, RIEN N'A CHANGE !
L'annonce de la démission de Courbis, si elle a fait du bruit, ne doit pas masquer les autres décisions qui ont été prises jeudi. Il y a d'abord les déclarations de Martel, annonçant que des joueurs allaient être sanctionnés pour leurs comportements sur le terrain. C'est un geste symbolique fort pour montrer une nouvelle fois que les vilains joueurs sont seuls responsables, que Courbis est une pauvre victime, et que le Président n'y est pour rien... Et puis il y a surtout cette troublante décision de conserver Courbis dans le staff du club. Troublante et inquiétante.
D'abord parce qu'en confiant à l'homme sans titre un rôle de conseiller du roi, Martel indique clairement que le Club ne veut pas tirer les leçons d'une saison catastrophique en terme de coaching sportif et de management des hommes. Comment croire une seule seconde sans rire qu'un homme qui échoue partout où il passe puisse être de bon conseil?!?
Ensuite parce que le nommer «super-conseiller», c'est laisser les valeurs du Club s'imprégner totalement d'un sytème Courbis Père et Fils dont les scrupules moraux sont à peu près aussi nombreux que les buts marqués en championnat par Lens en 2001.
Enfin, c'est la triste garantie de refouler les bonnes volontés et compétences d'hommes qui auraient pu se pencher au chevet de la moribonde équipe pour la fin de saison : quel entraîneur un tant soit peu compétent accepterait de diriger une équipe avec un aussi encombrant «donneur d'avis» dans son dos ? Qui serait suffisamment fou pour venir coacher la saison prochaine une équipe dont il ne pourrait pas diriger le recrutement ?
PLUS QUE JAMAIS VIGILANTS
On croyait voir Courbis dehors, il est en réalité plus que jamais dedans ! Son départ aurait dû être un désaveu de ses méthodes, c'est en réalité une légitimation. On aurait voulu un choc psychologique, on n'aura rien d'autre qu'un traumatisme.
Nous espérons nous tromper, mais tant que Gervais Martel n'aura pas ouvert les yeux sur ce qu'il est en train de détruire, nous ne pourrons que nous montrer inquiet. Il est hors de question de souscrire aux faux-remèdes Martelliens, pas plus que de se laisser endormir par les beaux discours complaisamment relayés par les médias. Plus que jamais, il faut être vigilant. Vous pouvez compter sur nous pour l'être. |
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